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Deux étudiantes et un étudiant en Travail social réalisent un stage d’intervention de 12 semaines au Nunavik.

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Deux étudiantes et un étudiant en Travail social réalisent un stage d’intervention de 12 semaines au Nunavik. Les stagiaires rédigeront des articles et partageront leurs observations et leurs expériences personnelles ainsi que les réflexions qui en découlent. Voyez ci-dessous le témoignage de Patrick Gauvreau.

Nous sommes trois à prendre part à l’aventure, sachant que nous étions les premières personnes à avoir l'opportunité d'effectuer un stage au Nunavik en Travail social. Nous savions, grâce aux formations, ce qui nous attendait, mais nous n’avions pas réalisé l’immensité qu’il pouvait y avoir au-delà du 55e parallèle. Nous avons pris l’avion de l’aéroport Pierre-Elliott Trudeau un mercredi matin où il faisait encore chaud à Montréal. Avec nos valises pleines de vêtements d'hiver, nous avions tout ce qu’il faut pour affronter le froid de Puvirnituq.

Le voyage a duré environ 3 heures 30 avec une escale à La Grande, ce qui fut la dernière fois que nous avons eu la chance d’observer des arbres. Après une escale d'environ 30 minutes où des personnes de la communauté Inuit chargeaient une partie du cargo et où d'autres personnes remplissaient le carburant de l'avion, nous attendions patiemment le dernier envol pour Puvirnituq. Nous étions fébriles d’atterrir à notre destination finale. Lors de la descente, nous avons eu la chance d’apercevoir par les hublots de l’avion les kilomètres et kilomètres d'étendue blanche qui séparent le sud du nord du Québec.

Notre arrivée s'est bien passée, nous avions reçu des avertissements concernant les conditions de Puvirnituq, où le froid pouvait atteindre les -35 °C et où les vents sont plus intenses qu’à Montréal, vu l’immensité des étendues. De la neige à perte de vue, comme un océan blanc qui ne se termine jamais. Une vision que l’on ne voit que dans les films et qui semble irréelle. Mais une fois que nous y étions, une réalité nous est apparue en plein visage. Une évidence qui est à la fois dangereuse et formidable. Une prise de conscience qui vous fouette comme le vent glacial qui souffle sur les étendues de Puvirnituq.

« Le monde est tellement immense et merveilleux »

Bien sûr, tout n’est pas blanc comme neige ; les conditions sanitaires sont difficiles, sans système d’aqueduc. Cela signifie que nous devions nous acclimater à économiser l’eau, ne pas tirer la chasse d'eau pour un petit pipi, faire la vaisselle avec très peu d'eau et prendre de courtes douches pour économiser au maximum.

Nous avions entendu dire que les prix à l'épicerie étaient exorbitants et que nous devions apporter un maximum de nourriture. C’est ce que les nouvelles de TVA, La Presse et autres signalent aux gens du sud. Mais ce qu’ils ne disent pas, c’est qu'au comptoir de la coop, par exemple, il y a une réduction de 20 % pour les membres. Les aliments de base comme le pain, les œufs et les légumes ne sont pas si onéreux que ça. Pour certains aliments, la différence est à peine notable. De plus, à la fin de l’année, les membres reçoivent une ristourne sur ce qu’ils ont payé.

Finalement, nous ne sommes pas ici que pour le plaisir. Le but de notre visite est de concrétiser notre fin de programme avec notre stage. Quel plaisir nous avons eu de rencontrer une équipe soudée et joviale. Nous avons reçu un très bel accueil, que ce soit à l’aéroport où l’on est venu nous chercher ou au CSI (centre de santé Innulitsivik) où tout le monde est accueillant et compréhensif. Les gens nous ont fait sentir à l’aise et chaque petite question que nous pouvons avoir est répondue par des personnes compétentes. Bien qu’il y ait des changements fréquents de personnel, il semble y avoir une base qui y est solidaire.

Les appartements sont également adéquats, ce qui était une inquiétude pour nous. On nous avait parlé de matelas sur le sol. Il est vrai que cela se retrouve dans certaines maisons des Inuits, mais sur la « rue des travailleurs », les logements sont accueillants et les lits plus que confortables. Les voisines et voisins sont également bienveillants et n'hésitent pas à partager leur Internet avec les nouvelles personnes qui arrivent.

En somme, un début d'aventure qui est très intéressant…