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Témoignage d’une étudiante en Travail social en stage au Nunavik

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Témoignage d’une étudiante en Travail social en stage au Nunavik

Deux étudiantes et un étudiant en Travail social réalisent un stage d’intervention de 12 semaines au Nunavik. Les stagiaires rédigeront des articles et partageront leurs observations et leurs expériences personnelles ainsi que les réflexions qui en découlent. Voyez le témoignage de Camille Bergeron.

Prête, pas prête, j’y vais!

Puvirnituq, Nunavik. Une communauté inuite du Grand Nord. Qu’est-ce qu’on a entendu sur cet endroit? Pas grand-chose. Avant mon arrivée, on m’a parlé de la violence, de l’alcool, des familles déchirées et des agressions sexuelles. Le manque d’eau, les maisons surpeuplées et les suicides. J’y suis allée pour faire un stage en Travail social. Avec tous ces témoignages en tête, je voulais me crisper en prévision de cette épreuve, me mettre des œillères ne me laissant voir que la ligne d’arrivée : l’obtention de mon diplôme. J’ai entassé dans mes bagages livres, jeux de société, matériels d’artisanat, tout pour ne pas avoir à être mentalement présente dans cet univers. J’étais prête à faire face à toutes les difficultés que cet endroit m’enverrait. Ce à quoi je n’étais pas prête, ce sont les réussites. Les sourires, les regards pétillants, cette communauté qui m’a petit à petit ouvert les bras. J’ai baissé ma garde, et je me suis rappelée qui j’étais. Quelqu’un qui va à la rencontre de l’autre à découvert malgré les risques. Les gens ici ne savent pas changer de chapeau. Ils sont qui ils sont, sans équivoque. C’est une qualité que j’admire. Je n’étais pas prête à respirer plus profondément malgré l’air glacé et à ce que tant de choses me soient familières. Je n’étais pas prête à retenir des larmes de fierté face aux progrès des personnes que j’ai accompagnées dans mon stage, à avoir le privilège d’assister à des moments de courage incroyable de leur part.